Inutile d'envisager de photographier les collemboles sans se doter d'un minimum d'équipement. Il convient de posséder au moins un objectif macro de rapport 1:1 c'est à dire que la taille du sujet photographié après passage dans le système optique (objectif) sera la même sur le capteur. Le capteur "APSC" d'un appareil comme celui que j'utilise (Canon EOS 7D mkII) mesure 22.2 mm x 14.8 mm. (ci-contre à droite, en taille réelle). Le capteur APSC présente l'avantage de permettre une profondeur de champ un peu plus importante à ouverture identique et un rapport de grossissement d'environ 1.6 par rapport à un capteur "FF" (full frame - 24 mm x 32 mm, comme celui de mon EOS 6D MKII). Le côté négatif est l'apparition d'aberration chromatique lorsqu'on ferme trop le diaphragme, et également une perte de dynamique en basses lumières, cependant ce dernier problème peut-être en partie réglé avec l'utilisation d'un flash.

Le choix du montage dépendra de multiples facteurs comme la taille du sujet, la lumière ambiante, l'utilisation, ou non, d'un flash. Dans le cas des collemboles le rapport de grossissement est primordial, ainsi l'utilisation d'un objectif dédié à la macrophotographie (à partir du rapport 1:1) ne sera pas suffisant pour obtenir des résultats satisfaisants. Il faudra prévoir des accessoires capables d'accroître ce rapport. Les bagues-allonges, le multiplicateur de focale ou les bonnettes permettront d'y parvenir. Mais attention chacun de ces accessoires agit sur des paramètres différents.

  • Les bagues-allonges, en éloignant l'objectif du capteur permettent de réduire la distance minimale de mise au point et donc de se rapprocher du sujet, si la distance de mise au point minimale de votre objectif est de 31.2 cm (cas du 105 macro Sigma) l'utilisation de 68 mm de bague allonge vous permettra de vous rapprocher de telle sorte que le rapport résultant sera 1,56:1 (formule g=(f+b/f)-1) avec une distance de mise au point de 27.6 mm.  En revanche la perte de luminosité avec ces bagues-allonges est assez importante et obligera des compromis à moins d'utiliser un flash TTL.
  • L'usage d'un multiplicateur de focale (j'utilise un 1.4X) permet d'obtenir un objectif macro de 147 mm de focale (à partir du 105 mm Sigma) autorisant une mise au point directe, de l'infini au rapport 1,4/1. 
  • Les bonnettes qui se vissent devant l'objectif agissent comme des loupes et permettent de se rapprocher du sujet sans perte de lumière. En revanche la qualité de l'image se dégrade très vite si on accole plusieurs bonnettes. Il en existe différents types, celle ne possédant qu'une lentille et celles dites achromatiques associant deux lentilles. Il est évident que les secondes, plutôt onéreuses permettent d'obtenir de biens meilleurs résultats. J'utilise une bonnette de +3 (2+1) dioptrie, associée à mon 105 mm, ce qui donne une focale résultante de 178 mm. 

Ces accessoires peuvent être montés simultanément avec diverses solutions d'assemblages. Les calculs n'en deviennent que plus complexes et c'est l'expérience qui reprend ici ses droits...

Ci-dessous on voit trois exemples de rapports de grossissement montrant la taille qu'un collembole aura sur un capteur APS-C (les proportions de la taille du capteur et des collemboles sont respectées). Dès lors on comprend l'intérêt qu'il y a d'avoir des rapports de grossissement importants.

Une contrepartie, et non des moindres, devra cependant être prise en compte, d'autant plus que les rapports de grossissement utilisés seront importants : La profondeur de champ est la fourchette des distances déterminant la zone de netteté d'une image, sa valeur dépend directement de la focale et du rapport de grossissement. Le tableau ci-dessous donne une idée de l'étroitesse de cette plage dès lors qu'on augmente le rapport de grossissement.

Par exemple 105 mm macro seul = (rapport 1:1), avec ouverture de f/16 (celle que j'utilise avec un flash annulaire), la profondeur de champ sera de 1,28 mm. Autrement dit, si l'objet que je photographie fait plus de 1.28 mm toutes les parties en dehors de cette plage seront floues !

Mais les choses se corsent avec par exemple l'objectif Canon MP-E 65mm f2.8 1-5x Macro :

Par exemple avec une ouverture f/11 et un rapport de grossissement de 3:1 la profondeur de champ est de 0,352 mm. Ce qui veut dire qu'en prenant la photographie on ne dispose d'aucune marge de mouvement, autant dire qu'on doit impérativement "caler" l'appareil bien fixement. Au-delà de 1:1 à 2:1, on peut oublier la photographie à main levée. Il faut également intégrer que tout sujet dont la taille sera supérieure à 0.352 mm enregistrera des zones de flou. Encore faut-il que le point central de cette plage soit précisément sur le point où l'on souhaite avoir une bonne netteté (œil par exemple).

Si je reprends l'exemple des trois collemboles avec deux réglages différents de l'objectif, voici les zones de netteté qui en résultent...

J'ai commencé à photographier les collemboles avec un rapport 1:1 pour me familiariser avec ce travail photographique bien particulier puis, progressivement, j'ai augmenté les rapports, jusqu'à ajouter 3 bagues à mon objectif (voir image ci-dessous). Depuis, l'expérience venant, j'ai pu passer à des rapports de 3:1 (avec le Canon MP-E65 mm). Quant aux rapports 4:1 et 5:1, j'enregistre encore aujourd'hui un pourcentage non négligeable (entre 50 et 70%) de déchet, fort heureusement le numérique permet de nos jours ce qui serait impensable ou trop onéreux avec de la photographie argentique.

Enfin, sur le terrain j'utilise occasionnellement un éclairage d'appoint par LED qui permet dans certain cas de créer des fonds moins sombres ou de faire des prises de vue sans flash lorsque je souhaite des plans plus larges (voir image en bas de page) 

  • Canon EOS7D MkII + grip (autonomie) + 3 bagues allonges Kenko (68mm) + Objectif Sigma 105mm 1:2,8

 



  • EOS 6D MKII : Reflex "Full Frame - 24x36 mm" .

Avec ce boitier et en utilisant un assemblage optique identique à celui utilisé avec le EOS 7D MKII, on perd le grossissement (x1.6) relatif aux capteur APS-C de ce dernier.

En revanche, le nombre de pixels supplémentaires (26.2 millions - soit 6 millions de plus que le EOS 7D MKII) permet de meilleurs recadrages. Le capteur Full Frame, de par la taille plus grande de ses photosites offre également la possibilité de "monter" en ISO avec une perte moindre de qualité.

Ce boitier est donc un bon complément, en particulier pour des images à plus large champ.

 

 

  •  La dernière génération de boitiers hybrides de chez Canon permet de remplacer avantageusement les anciens boitiers reflex de la famille D7 (APSC). Le R7 possède un capteur de 32.5 millions de pixels qui apporte davantage de détails sur les sujets photographiés. La sensibilité en situation de faible lumière est améliorée et ont peut, au besoin, effectuer des rafales de 15 images par seconde. Tout aussi performant en photographie qu'en vidéo, j'ai pu le tester en macro avec le MP65 et les résultats sont plutôt positifs. Le seul bémol pour mon utilisation est que la visée s'effectue par un écran numérique qui nécessite un temps d'adaptation avant de parvenir à réaliser des mise au point trés fines. En revanche le R7 propose une aide à la mise au point qui vient compenser ce petit soucis en indiquant le point parfait. Sur des objectifs macros dotés d'un autofocus, la map est trés rapide et on peut même utiliser une IA qureconnait les sujets et détecte leurs mouvements. La stabiliation de l'objectif n'est plus nécessaire car ici, c'est le capteur qui est stabilisé. Le boitier est en outre doté d'un wifi intégré et d'un système GPS qui permet une gestion et un transfert facile des l'image. POur utiiser ce boitier avec mes objectifs, il suffit d'acquerir une bague d'adaptation Canon EF-EOS R.

 

  • Mes objectifs selon les sujets :  Tamron 90 mm AF  1:2.8 DI / Sigma 105mm 1:2.8 DG macro HSM / Canon MP-E 65mm f2.8 1-5x Macro Photo.

  • Multiplicateur de focale x1.4 (AF 1.4x téléplus pro 300) – Bonnette+1/+2/+4 dioptries.

  • Flash annulaire Canon macro ring lite MR-14EXII / Canon speedlite 430EX II (en esclave) / Sigma EM 140 DG.

  • Source de lumière « froide ». (Pour la microphotographie ou les vidéos, la lumière froide altère moins les couleurs qu'un éclairage halogène).
  • Trépied Rollei. En aluminium doté d'une rotule qui permet de larges mouvements.
  • Lampe 96 Led (600 lux) "Star Cluster" Kaiser, montée sur mini pied à rotule. Alimentation par batterie LP-E6 (canon) ou batteries AA NiMh ou piles AA.

 

 

  • Loupe trinoculaire Bresser Advance ICD (grossissements de x10 à x160 avec Lentille Barlow x2).
  • Microscope AMScope T490 B (grossissement de 40x jusqu'à 2000x) 
  • Outillage de préparation.

 

Caméra numérique 5MP haut débit USB3.0, avec logiciel d'acquisition (Swift imaging 3.0)permettant la capture en direct de photographies et de films vidéos à partir de l'écran de controle de l'ordinateur. La caméra est équipée d'un capteur de couleur CMOS. Format 1 / 2,5 (5.70mm x 4.28mm, 7.13mm diagonale). Pixels de 2.2μm x 2.2μm. 1.76v / lux-sec (550nm).