Depuis une vingtaine d’années, les scientifiques nous alertent sur l’effondrement des populations d’insectes et leurs conséquences. L’exposition photographique "Images du Vivant" lève le voile sur quelques représentants des populations menacées. Autour de 50 photographies, accompagnées d’encarts explicatifs, l'exposition "IMAGES du VIVANT" nous sensibilise sur la nécessité de préserver la biodiversité... Les collemboles étaient présents sur cette exposition, comme le montrent les images qui suivent ....
Jamais, dans mon village, on a autant parlé de collemboles !
Une association locale, "Les amis de la Gleysette", m'a offert l'opportunité de m'installer dans un site remarquable. Une chapelle de briques rouges, typiques de la région, nommée "La Gleysette".
Louis Deharveng, chercheur, professeur émérite rattaché au "Muséum National d'Histoire Naturelle", incontournable, dès lors qu'il est question de collemboles, m'a fait l'honneur de sa présence à l'occasion du vernissage de l'exposition.
Le visiteur non averti, manque de repères devant des agrandissements de collemboles. Pour l'aider à évaluer les tailles réelles, j'ai réalisé un montage, sur la base d'une pièce de 1 € agrandie, à côté de laquelle sont représentés, à la même échelle, une partie des collemboles exposés.
Sur l'exposition, chaque photographie est accompagné d'un texte explicatif.
Sminthurus viridis est un collembole qui mesure entre 2,5 et 3 mm. Il vit au niveau du sol et raffole du trèfle dont il se nourrit. Il aime aussi la Luzerne à laquelle il cause parfois de sérieux dégâts. Il possède un organe sauteur qui lui permet de fuir les dangers. Il est surtout actif au printemps et à l’automne. Pour affronter le gel ou éviter la déshydratation durant les périodes sèches, il se réfugie sous terre.
Dicyrtomina ornata mesure environ 2,5 mm à 3 mm. Il appartient à un groupe qui se singularise par des pigmentations variées aux motifs symétriques. Il possède des trichobothries; soies articulées capables de lui signaler tout mouvement dans sa zone de sécurité. Sa reproduction s’effectue sans copulation. Le mâle dépose un spermatophore sur une petite tige et la femelle s’en saisit pour le placer dans ses parties génitales.
On observe Brachystomella parvula, collembole Poduromorphe mesurant 1 mm, dans les litières humides. ce spécimen a été photographié dans les sables interstitiels en bordure de la rivière Ariège. Malgré sa petite taille, il se détache du substrat grâce à sa coloration rose violacé assez marquée.
Orchesella villosa peut atteindre jusqu’à 6 mm, ce qui en fait un grand collembole. Il évolue dans les tas de feuilles, sous les pierres ou sur la mousse. Il possède des plaques oculaires comportant chacune 8 ocelles, mais sa vue est limitée. Dotée d’une furca, il peut sauter jusqu'à 20 fois sa taille, ce qui correspondrait pour un humain à un saut en longueur d’une trentaine de mètres !
Beaucoup de visiteurs découvrent un monde dont ils ne soupçonnaient pas l'exitence: cette faune si proche et pourtant si éloignée de par son registre dimensionnel.
Deutonura monticola, d’apparence boudinée et de couleur gris bleuté, mesure environ 2,5 mm . Il évolue sur la litière forestière où il est actif au printemps et après les chaleurs de l’été. Comme les autres collemboles, il fragmente les végétaux morts et contribue à leur dissémination. Il raffole également des champignons microscopiques qu’il broute en participant ainsi à leur régulation et en limitant leur prolifération.
La taille de Neelus murinus n'excède pas un millimètres. Il est dépourvu d’yeux et fuit la lumière. Il évolue sous les litières humides. Il fait partie des collemboles difficiles à photographier en raison de leur taille et surtout du contraste entre son corps d’un banc laiteux vite surexposé et les substrats sombres où on le rencontre.
Un montage, (cliquer ici pour agrandir) doté d'un éclairage arrière et d'une loupe à fort grossissement, montre un fragment d'ambre de la Baltique qui inclus un collembole emprisonné dans la résine il 40 millions d'années. Le visiteur effectue ainsi un voyage dans le passé à l'ère Eocène. En vis à vis, un tomocerus minor actuel dont la morphologie semble trés proche, interpelle sur l'évolution des espèces...
Dicyrtomina ornata. Les collemboles adoptent différents comportements reproducteurs selon les espèces. Certains effectuent des parades nuptiales ordonnées qui sont de véritables chorégraphies. Dicyrtomina ornata procède différemment. Le mâle dépose un spermatophore sur lequel la femelle viendra poser son orifice génital. Elle stockera le sperme dans un réceptacle avant la fécondation des œufs.
kalaphorura burmeisteri . Aveugle, doté des courtes pattes et d’un organe sauteur vestigial, ce collembole évolue dans les premières couches de litière sous la surface du sol. Comme il ne peut fuir ses prédateurs, il possède, à la surface du corps, des glandes défensives qui secrètent des substances chimiques au goût désagréable, propres à repousser ses prédateurs potentiels comme les fourmis. Il possède, à la base de ses deux antennes, des organes chimiorécepteurs qui lui communiquent des informations sur son environnement.
La presse locale ( cliquer pour agrandir ) a relayé l'évènement en n'omettant pas de mentionner les collemboles et une référence à ce site .
Panneaux pédagogiques de l'exposition
(cliquer sur un panneau pour l'agrandir)